Une équipe de l'EOST de nouveau sur le terrain à Mayotte

En juin 2018, quelques semaines après le début de la séquence sismique à Mayotte, l'EOST était présente sur le terrain dans le cadre d'une mission du Groupe d'intervention macrosismique coordonnées par le BCSF (notre actualité du 11 juin 2018).


Les premières analyses de Jérôme Van der Woerd (sismologue) ont été publiées sur ce site le 18 juin.

Cette semaine,  J. Van der Woerd et Céleste Broucke (ingénieure instrumentaliste) sont à Mayotte dans le cadre d'une campagne scientifique d'envergure coordonnée par le CNRS et cofinancée par le ministère de la Transition écologique et solidaire. Dotée d'un montant de 420 000 euros, elle vise à améliorer l'observation et la compréhension scientifique de ce phénomène et à mieux estimer les aléas et les impacts potentiels pour ce territoire français.

Trois projets ont été retenus par le comité de pilotage le 22 janvier 2019. Ils impliquent 11 laboratoires et 44 chercheurs, enseignant-chercheurs, ingénieurs et techniciens du CNRS (dont l'EOST), de l'IPGP, du BRGM, de l'Ifremer et de l'IGN.

Sur terre et en mer : un large déploiement d'instruments de fin février à l'été 2019

  1. Déploiement de sismomètres fond de mer. Une équipe de l'Institut de physique du globe de Paris (CNRS/IPGP/Université Paris Diderot) déploiera du 23 au 27 février 2019, avec le bateau de transport de marchandises Ylang de la société SGTM, six sismomètres fond de mer issus du parc CNRS-IPGP associés à un capteur de pression. Ce déploiement est prévu pour six mois.
  2. Déploiement d'instruments à Mayotte. Une équipe de l'École et observatoire des sciences de la Terre (CNRS/Université de Strasbourg) va se rendre à Mayotte la semaine du 4 au 8 mars 2019 pour installer des stations sismologiques et des stations GNSS * de haute précision sur les sites des communes de Mtsamboro (nord de Grande-Terre), Kani-Kéli (sud de Grande-Terre) et Pamandzi (Petite-Terre). Ce déploiement est réalisé avec l'appui des équipes du BRGM de Mayotte et d'Orléans et un support de l'IGN pour la récupération et la diffusion des informations GNSS.
  3. Installation d'une nouvelle station géophysique aux îles Glorieuses. L'observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise (OVPF-IPGP) a programmé une reconnaissance de cet archipel inhabité situé entre les Comores et Madagascar et l'installation d'une station sismique les 13 et 14 mars 2019 lors d'une rotation de l'armée. Une seconde opération pour l'installation de la télétransmission et d'une station GNSS de haute précision est prévue en avril 2019.

Une campagne océanographique est en cours de discussion avec l'Ifremer, le ministère de la Transition écologique et solidaire et le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, afin d'observer les fonds marins, de détecter et de quantifier d'éventuels dégazages liés à un volcan sous-marin. Elle pourrait avoir lieu au printemps ou cet été.

En complément du déploiement d'instruments, une équipe de l'université de la Réunion associée à l'OVPF-IPGP réalisera des missions de terrain pour consolider les connaissances sur l'histoire tectonique et volcanique de Mayotte : mise en évidence des structures tectoniques de l'île, datations de roches magmatiques, analyse de la composition des gaz du sol. Les différentes équipes se rendant sur le terrain procéderont à l'analyse des données et à des modélisations. L'équipe du réseau GNSS permanent de l'IGN se concentrera sur la récupération et la diffusion de l'ensemble des informations issues de GNSS pour l'ensemble de la communauté.

Voir le communiqué de presse du CNRS

* Le sigle GNSS (Global Navigation Satellite System) désigne l'ensemble des systèmes de positionnement par satellite, dont le GPS, le système européen Galileo?

Actualisation du 7 mars : la mission s'achève demain pour l'équipe. Tous les instruments seront installés comme prévu. Les signaux sismiques des nouvelles stations vont préciser dans les prochains mois les caractéristiques de cette crise.