Extrait du site web de l'INSU :
L'identification des failles potentiellement actives est un enjeu majeur, particulièrement sur le territoire national. Ces failles ne sont pas toutes visibles en surface et leur identification passe parfois par l'analyse fine de la sismicité. Le Réseau national de surveillance sismique (RéNaSS) est placé sous la responsabilité de l'EOST de Strasbourg et a pour objectif d'observer la sismicité française, d'améliorer notre connaissance de l'aléa sismique et d'informer rapidement (activité reconnue d'utilité publique) les pouvoirs publics en cas de séisme important. Le RéNaSS est constitué de 107 stations sismologiques à courtes périodes fédérant 7 réseaux régionaux opérés par l'EOST, l'IPGP, l'OCA, l'OMP, l'OPGC, l'OSUG (auxquels s'ajoutent d'autres partenaires), dont 71 sont reliées directement au site central de Strasbourg. Les données concernant les 3000 séismes annuels sont intégrés, après validation, dans une base de données ouverte. Les évolutions du RéNaSS concernent une modernisation et une homogénéisation de l'instrumentation.
L'identification des failles actives n'est que l'un des aspects de l'aléa sismique. Le mouvement du sol dépend aussi des propriétés de la source sismique, de la propagation des ondes et des propriétés locales (effets de site). Le dispositif concernant l'aléa sismique est complété par le Réseau accélérométrique permanent (Rap) dont la vocation est l'étude du mouvement du sol et de la vulnérabilité des ouvrages. Le Rap (dont le siège central est a l'Osug de Grenoble) est constitué en GIS avec pour tutelles les Ministère de l'environnement, le Ministère de l'équipement ainsi que le Bureau central sismologique français. Il rassemble tous les acteurs du monde académique (EOST, IPGP, OCA, OMP, OSUG) et du monde extérieur à l'université en charge de l'aléa sismique. Le Rap comprend 140 stations reparties sur le territoire métropolitain et outre-mer. Toutes les données récoltées, ainsi que celles des réseaux complémentaires (IRSN, CEA, BRGM, CG-Martinique), sont archivées et distribuées par le site central à l'Osug. Les évolutions du Rap concernent le passage à l'enregistrement continu et à la transmission des données en temps réel.
Enfin, le dispositif concernant l'aléa sismique est complété par le Bureau central sismologique français (BCSF) créé par décret à l'EOST en 1921 et qui a pour mission de veiller à la collecte des données sismologiques sur le territoire. En particulier, c'est lui qui gère les enquêtes macrosismiques qui permettent d'établir le lien entre la sismicité instrumentale et la sismicité historique. Ces données sont elles aussi archivées et distribuées.
Les ondes sismiques permettent de cartographier les propriétés (vitesse, atténuation, anisotropie...) de l'intérieur de la Terre. Leur analyse donne une contrainte importante sur la minéralogie des matériaux des différentes enveloppes, les hétérogénéités qui peuvent être mises en relation avec la dynamique du noyau et du manteau. Le Réseau large bande (RLB) est le dispositif permettant d'étudier la structure de la croûte et du manteau sous le territoire français. Il est placé sous la responsabilité de l'EOST de Strasbourg et fédère les laboratoires universitaires. Il permet de s'intégrer dans un dispositif global européen et donc de constituer une antenne sismologique à l'échelle européenne permettant d'utiliser des techniques d'analyse du champ d'ondes.
Le service d'observation GEOSCOPE est un réseau à couverture mondiale de 30 stations réparties dans 18 pays, qui fait partie de la Federation of Digital Seismograph Network. Ce service associe l'IPG de Paris, l'EOST de Strasbourg et l'IRD. Il est axé sur la compréhension de la dynamique terrestre à partir d'études de structure et de sources sismiques. Son instrumentation très performante associée à une localisation de stations notamment dans l'hémisphère sud en fait un partenaire incontournable pour des études "globales". La continuité des données GEOSCOPE, accessibles au centre de données de l'IPGP permet également d'aborder la sismologie dépendante du temps (variations temporelles de la structure de la graine), l'excitation des modes propres de la Terre en absence de séismes ou encore l'origine du bruit sismique. Les évolutions concernent une mise à niveau instrumentale (observations multi-paramètres) et une mise à disposition en temps quasi-réel de données validées.