Un article publié le 25 octobre 2018 dans le New York Times Magazine, tiré à plus de 1,6 million d'exemplaires, est consacré au sociologue et philosophe des sciences français Bruno Latour dont les travaux, en particulier sur les liens entre science et société, sont universellement connus et débattus depuis plusieurs décennies.
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Dans cet article, la journaliste Ava Kofman retrace la carrière du philosophe qui a obtenu en 2013 le prix Holberg, équivalent du prix Nobel pour les sciences sociales, pour ses travaux concernant une réinterprétation du concept de modernité. Bruno Latour a écrit de nombreux livres dont le dernier, publié en 2017, s'intitule "Où atterrir : comment s'orienter en politique ?" et lie montée des inégalités sociales et déni de de la mutation climatique.
En tant qu'observateur du travail des scientifiques qui s'intéressent à la "zone critique", cette fine pellicule à la surface de la Terre qui s'étend de la cime des arbres au socle souterrain et qui est d'une importance cruciale pour l'humanité, Bruno Latour a visité en automne dernier le bassin versant du Strengbach dans les Vosges (voir notre actualité à ce sujet). C'est cette journée que retrace Ava Kofman dans l'article du New-York Times, décrivant notamment le dialogue qui s'est noué entre le philosophe et les scientifiques de diverses disciplines (géochimie, géophysique, hydrologie) qui travaillent de concert au sein de l'Observatoire Hydro-Géochimique de l'environnement, cet Observatoire de la zone critique.
L'article se termine au sommet du bassin versant par la visite du gravimètre supraconducteur et l'émerveillement de Bruno Latour devant la signature gravitationnelle des ondes de marée lunisolaires de la Terre solide et des océans. Preuve pour le philosophe que c'est en effet la technologie qui permet de "voir" la gravité au-delà du postulat de son existence ou de sa représentation mentale.
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