L'EOST participe à l'analyse du glissement de terrain qui a provoqué un tsunami au Groenland le 17 juin

Grâce aux données du satellite Sentinel 2 exploitées par la Plateforme spatiale observation de la Terre de l'EOST, Clément Hibert, André Stumpf et Jean-Philippe Malet ont pu analyser le phénomène et tirer quelques conclusions qui ont été publiées sur le blog de l'American Geophysical Union aujourd'hui.

Un pan de montagne de 300 mètres de large sur 1000 mètres de haut a glissé dans la mer samedi, près du village de Nûgâtsiaq au Groenland.
Ce glissement de terrain a provoqué un tsunami qui a touché plusieurs villages, avec 4 personnes décédées et plusieurs autres blessées. Une dizaine de maisons ont été emportées par la mer.
L'hypothèse que ce glissement ait été provoqué par un tremblement de terre a été avancée (Extrait de l'article du 18 juin dans le quotidien français Libération : "Selon KNR, le centre de surveillance géologique danois a émis l'hypothèse selon lequel un tremblement de terre de magnitude 4, relevé par ses services samedi soir à 30 km au nord de Nuugaatsiaq, a provoqué un glissement de terrain dans la mer, et déclenché les vagues.?

Les images fournies par Sentinel-2 et analysées par les scientifiques de l'EOST leur ont permis d'observer et de caractériser la zone de départ de l'évènement du 17 juin. Elles ont aussi permis de montrer qu'une première zone effondrée existait avant le glissement principal, indiquant que la zone était déjà instable avant la survenue de l'évènement majeur du 17 juin.

Les analyses effectuées par Clément Hibert et ses collègues suggèrent que le séisme enregistré au même moment que le glissement a été généré par celui-ci et non l'inverse. Ce sont les propriétés du signal sismique haute fréquence enregistré, caractéristiques de ceux émis par les glissements de terrain, qui permet d'aboutir à cette hypothèse.
Les autres données enregistrées permettent également de faire l'hypothèse d'une déstabilisation très rapide, avec un effondrement massif de l'ensemble du pan de montagne.

Ces évènements gravitaires commencent à être fréquemment observés dans les zones glaciaires et peuvent générer des tsunamis de forte amplitude, comme celui observé en Alaska en Octobre 2015 (

blogs.agu.org/landslideblog/2016/01/02/tyndall-glacier-landslide-1/

) qui a généré une vague dépassant les 100 mètres de hauteur. Clément Hibert, Jean-Philippe Malet et leurs collègues travaillent actuellement à développer de nouvelles méthodes pour quantifier l'impact de l'évolution du climat sur la fréquence d'occurrence de ces évènements catastrophiques dans des zones fortement impactés comme l'Alaska ou l'Himalaya.


L'article sur le blog de l'American Geophysical Union
Plateforme observation spatiale de la Terre