Cent caméras observent le ciel pour une gigantesque chasse aux météorites

Mardi 31 mai 2016 marque le lancement officiel de FRIPON, un réseau connecté, unique au monde, de recherche de météorites. À terme constitué de 100 caméras implantées sur tout le territoire français, FRIPON inaugure une surveillance du ciel, de jour et de nuit, à 360°. Né de l'expertise scientifique conjuguée de l'Observatoire de Paris, du Muséum national d'Histoire naturelle, de l'Université Paris-Sud, d'Aix-Marseille Université et du CNRS, ce maillage vise à détecter les chutes de météorites, à mesurer leur trajectoire et enfin à déterminer leur zone de chute pour organiser des campagnes de recherche sur le terrain.

En effet, alors que jusqu'à la fin du XVIIIe siècle on retrouvait en moyenne cinq météorites par décennie, ce chiffre a depuis fortement décru (une dizaine de météorites retrouvée en métropole sur tout le XXème siècle) du fait du changement de notre mode de vie. Or, l'analyse de ces météorites, notamment lorsqu'elles n'ont pas été altérées, est essentielle pour comprendre la formation et l'évolution de notre système solaire et de ses planètes.
L'idée générale de Fripon est d'associer aux témoins visuels, de moins en moins nombreux, un réseau de caméras de type « fish eye », réparties de manière homogène sur le territoire, et qui scrutent en continu le ciel sur 360°. Une cinquantaine de caméras sont d'ores et déjà opérationnelles, dont une installée sur le toit du bâtiment de la rue Descartes à l'EOST.

Dans un second temps, lorsque la probabilité d'une chute est jugée importante et que l'ellipse calculée via les caméras est suffisamment précise (aire de l'ordre d'une dizaine de km2), une équipe de recherche, coordonnée par des responsables régionaux, sera alertée. Cette équipe aura préalablement été formée à la recherche de météorites sur le terrain afin qu'elle soit immédiatement opérationnelle lors d'une chute. Elle sera constituée de chercheurs, étudiants, membres de clubs d'astronomie, ? mais aussi de citoyens passionnés qui auront bientôt la possibilité de s'inscrire au programme de science participative Vigie-Ciel.

Jérôme Vergne, physicien adjoint à l'EOST et responsable du Réseau large bande permanent, et Milène Wendling, responsable du Planétarium de l'Université de Strasbourg, sont les correspondants scientifiques de Fripon et Vigie-Ciel en Alsace.

N'hésitez pas à les contacter pour plus d'informations ou pour leur indiquer votre souhait de participer à l'équipe de recherche régionale qui sera mise en place dans les prochains mois.

Communiqué de presse commun CNRS/Observatoire de Paris/MNHN/Université Paris-Sud/AMU

 

Exemple d'image du ciel nocturne à Strasbourg. Crédit @Fripon

Exemple d'image du ciel nocturne à Strasbourg. Crédit @Fripon