La principale mission du Service des Observatoires Sismologiques est l'observation, dans une très large bande de fréquences, des mouvements du sol principalement sous les hautes latitudes de l'hémisphère sud. La partie large bande doit être considérée comme une continuation du programme GEOSCOPE développé par l'INSU depuis 1982. L'installation progressive d'une instrumentation très performante dans les quatre districts des Terres Australes et Antarctiques Françaises a été la source d'un apport de données originales largement exploitées par la communauté nationale et internationale. L'exploitation intensive de ces mesures a été facilitée par leur intégration dans la base de données GEOSCOPE, base diffusée dans un contexte mondial auprès des chercheurs en géophysique.
Parallèlement à ces observations effectuées sous les hautes latitudes de l'hémisphère sud, le service assure avec les équipes de l'ORSTOM, l'entretien de la station GEOSCOPE de Port-Laguerre située en Nouvelle Calédonie ainsi que celle de Port-Vila située à Vanuatu.
Enfin le service est chargé de l'équipement et du fonctionnement de la station d'ECHERY, situé dans les Vosges, près de Sainte-Marie-aux-Mines.
La distribution des données se fait par :
- publications de CD-rom (par an),
- interrogation directe d'un juke-box installé à l'IPG de Paris,
- interrogation de la base de données du programme IRIS aux Etats-Unis avec le système GOPHER.
Un deuxième volet concernant la sismologie courte période s'intègre dans les programmes internationaux d'étude de la sismicité mondiale. L'observation des temps d'arrivée des ondes à courte période est diffusée, à un rythme hebdomadaire, aux organismes mondiaux chargés de la localisation des épicentres (NEIS aux Etats-Unis et ISC en Angleterre).
L'analyse des mouvements large bande permet l'étude des structures internes de la Terre à toutes les profondeurs, ainsi que la physique des sources sismiques. Seulement seize stations numériques large bande sont opérationnelles dans l'hémisphère sud (deux au dessus de la latitude 60°S), contre au moins cinq fois plus dans l'hémisphère nord. Les données recueillies dans les observatoires implantés dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises ont un poids extrêmement fort dans la résolution des paramètres globaux et régionaux de l'intérieur du globe. L'importance du maintien des observatoires austraux est incontestée, et se démontre par l'amélioration rapide de nos connaissances des structures profondes dans l'hémisphère sud et par l'utilisation croissante de ces données par la communauté scientifique internationale.
Les recherches faites à partir de ces données se résument comme suit :
- Tomographie sismique à l'échelle du globe : étude tridimensionnelle de la structure du manteau et du noyau à partir de la forme des sismogrammes.
- Etude régionale de la dispersion des ondes de surface pour contraindre les structures de la lithosphère et du manteau supérieur.
- Etude des paramètres à la source des séismes et du processus de rupture à partir de la modélisation de l'arrivée de la première onde.
- Développement des théories de la propagation des ondes longue période dans une terre latéralement hétérogène.