Covid-19 : le bruit sismique lié aux activités humaines s'est mis sur pause ce printemps

Surprise pour un groupe de 76 sismologues internationaux, parmi lesquels des scientifiques de l'EOST : les mesures de confinement pour lutter contre la propagation du Covid-19 ont entraîné dans le monde entier, une réduction de 50 % du bruit sismique lié aux activités humaines entre janvier et juin 2020.

Les sismologues ont été étonnés par l'amplitude de cette diminution, et ont ainsi pris conscience de l'impact, plus important qu'escompté jusqu'à présent, des activités humaines sur les sous-sol. L'article résulte d'une collaboration unique entre 76 auteurs appartenant à 66 institutions dans 27 pays. Ce travail d'équipe exceptionnel a permis de traiter et analyser les masses de données issues de plus de 300 stations des réseaux de surveillance sismique mondiaux tels que Résif. C'est la première étude mondiale d'impact de la pandémie sur la terre solide.

Les scientifiques ont même pu visualiser une "vague" de confinement se déplaçant à travers la Chine, puis en Italie et dans le reste du monde. Cette quiétude sismique reflète l'effet des mesures de distanciation physique prises par les autorités, la réduction de l'activité économique et industrielle et la baisse du tourisme et des déplacements. Au-delà de cette observation inédite, ces travaux, qui font l'objet d'un article dans Science le 24 juillet 2020, permettent de mieux quantifier le bruit sismique dû à l'activité humaine. Ils suggèrent ainsi l'utilisation de ce bruit comme indicateur de suivi des activités humaines, sans utilisation de données personnelles. Ces mesures ?uvrent également à une meilleure compréhension de certains phénomènes naturels d'ordinaire masqués par le bruit sismique.

Contacts EOST:

  • Marc Grunberg
  • Jérôme Vergne

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